Exposition au phénomène de retrait-gonflement des argiles

Aujourd’hui nous vous expliquons comment vous vous retrouvez propriétaire d’un terrain situé dans une zone exposée au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA). En effet, si vous avez un projet de vente ou de construction, les professionnels que vous allez rencontrer vont vous parler (si ce n’est déjà fait) de ce risque d’exposition.

Mais pourquoi mon terrain est-il concerné alors que ceux de mes voisins ne le sont pas ?

Pour répondre à cette question nous aborderons dans cet article le processus de création du zonage sur lequel s’appuient les professionnels. Ce processus permet de cartographie les zones à risque et leurs niveaux d’aléa. Nous verrons également quelles sont les limites de cette cartographie.

Pourquoi cette soudaine préoccupation des risques liés aux sols argileux ?

Nous devons cela à l’entrée en vigueur de l’article 68 de la loi Elan. Cela signifie donc que lors de la vente d’un terrain situé en zone d’exposition moyenne ou forte au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), le vendeur doit fournir une étude de sol de type G1 PGC. Dans le cas d’un projet de construction vous devrez réaliser une étude géotechnique de type G2. Si cet article est entré en vigueur, c’est dans l’objectif de pérenniser les nouvelles constructions et économiser des indemnisations liées au RGA.

A noter que le montant moyen d’un sinistre lié à ce phénomène s’élève à 20 000€ avec une indemnisation moyenne de 12 700€. Soit un coût annuel de 370 millions d’euros. De plus le réchauffement climatique risque d’amplifier ces sinistres avec une multiplication des épisodes d’inondation et de sécheresse. Ainsi la Loi Elan devrait, par le biais des études géotechniques, permettre de réduire ces coûts.

Coût annuel indemnisation des sinistres dues au phénomène RGA : 370 millions d'euros

Comment sont définies les zones d’exposition au phénomène de RGA ?

Ces zones ont été définies et cartographiées à partir de deux bases de données. La première, la carte de susceptibilité, réalisée par le BRGM. Pour ce faire le BRGM s’est en partie basé sur les cartes géologiques à l’échelle 1/50 000 harmonisées par département. Afin d’identifier les informations à dominante argileuse.

Exemple d'une carte géologique à l'échelle 1/50 000. Source : BRGM
Exemple d’une carte géologique à l’échelle 1/50 000. Source : BRGM

Ainsi la carte de susceptibilité établie par le BRGM est la somme de 3 critères :

  • La nature lithologique du sol, autrement dit la composition des couches géologiques.
  • La composition minéralogique de ces couches.
  • Le comportement géotechnique, c’est-à-dire les caractéristiques mécaniques des différentes couches.

La deuxième base sur laquelle repose la carte d’exposition au RGA, c’est la sinistralité enregistrée par la Mission Risques Naturels. Ces données sont directement issues de la base des Sinistres Indemnisés Liés aux Evénements Climatiques (SILECC).

Effets mécaniques du RGA sur une maison

Quelle est la précision de cette carte d’exposition ?

La fiabilité et la précision de la carte d’exposition au phénomène de retrait-gonflement des argiles peuvent être limitées par les éléments suivants :

  • La qualité d’identification et de hiérarchisation des formations argileuses.
  • La précision des cartes géologiques utilisées comme base.

Donc il n’est pas impossible que certaines zones considérées comme non concernées par le phénomène de RGA, se révèlent finalement exposées. Provoquant ainsi des sinistres isolés. A contrario certaines parcelles peuvent se situer dans des secteurs exposés au phénomène RGA. Puis finalement lors des études de sol (G1 ou G2) apparaître comme non concernées par ce risque.

En conclusion, la carte d’exposition au phénomène de retrait-gonflement des argiles est la synthèse de 2 bases de données. Ainsi sa fiabilité et sa précision peuvent être limitées. D’où l’importance de réaliser des études de sol lors de votre projet de construction.